6.2 Phytoplancton, poumon de la terre
Les océans produisent plus d’oxygène que les forêts
​
On dit souvent que l’Amazonie est le poumon de la planète. Il est vrai qu’avec ses 5,5 millions de km², cette gigantesque forêt d’Amérique du Sud produit une grande quantité d’oxygène, ou plus exactement de dioxygène (O2), un gaz nécessaire à la vie de toute espèce sur Terre et présent à hauteur d’environ 21 % dans l’atmosphère. Mais c’est bien vite oublier le premier pourvoyeur d’O2 au monde : l’océan.
​
​
La photosynthèse à la base de la production d’O2
​
Comme les végétaux terrestres, le phytoplancton fabrique du dioxygène via le mécanisme de photosynthèse. Attention, on s’apprête à vous parler formule chimique mais rassurez-vous, rien de bien compliqué. Grâce à sa chlorophylle, le plancton végétal capte la lumière du soleil qu’il utilise comme une source d’énergie pour fabriquer du glucose. Pour créer ce sucre, il lui faut du carbone (C) et de l’hydrogène (H), deux éléments qu’il retrouve dans le dioxyde de carbone (CO2) et l’eau (H2O) naturellement présents dans son environnement. Il rejette ensuite ce dont il n’a pas besoin, à savoir de l’O2, du dioxygène.
​
L’oxygène ainsi produit est rejeté en partie dans l’eau, ce qui va permettre à toutes les autres espèces marines de respirer, l’autre partie étant directement libérée dans l’atmosphère. Non seulement le phytoplancton produit du dioxygène, mais il joue également un rôle de filtre puisqu’il absorbe le CO2. Un rôle plus qu’essentiel à la vie sur Terre.
​
Menacé par le réchauffement climatique
​
Comme les forêts sont touchées par la déforestation, le phytoplancton est lui aussi menacé, mais par le réchauffement climatique essentiellement.
-
Une étude démontre que le taux de production d’oxygène par le plancton végétal dépend de la température de l’eau. Ce qui signifie qu’une variation de quelques degrés pourrait affecter cette capacité et bloquer le processus de photosynthèse, entraînant la disparition du plancton végétal.
-
Les océans ont déjà perdu 2 % de leur oxygène depuis 1960.
-
Au point que des zones mortes, complètement dépourvues ou presque d’oxygène et dans lesquelles plus aucune espèce ne peut survivre, ont quadruplé en cinquante ans !
-
On en dénombre aujourd’hui plus de 450 et le Saint-Laurent n'est pas épargné.
​​
par Jennifer Matas
​
Le phytoplancton, premier producteur d’oxygène
​
C’est plus précisément le phytoplancton, ou plancton végétal, qui en est le véritable responsable. Ces micro-organismes invisibles à l’œil nu sont en réalité des cyanobactéries (ou bactéries photosynthétiques) et des micro-algues issues de plusieurs milliers d’espèces différentes qui restent en suspension à la surface de l’eau et dérivent au gré des courants. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ce ne sont donc pas d’immenses arbres mais bien ces minuscules organismes végétaux qui participent le plus au renouvellement de l’oxygène dans l’air que nous respirons. Les proportions varient selon les études, mais le phytoplancton en fabriquerait entre 50 et 85 %, soit la moitié ou plus. Et pourtant, il ne représente que 1% de la biomasse totale d’organismes photosynthétiques, c’est-à-dire capables de produire du dioxygène !